FEDERATION DE DORDOGNECette citation d'Albert Camus résume assez bien le climat de cette campagne politique. Le nombre d'indécis et d'abstentionnistes le confirme.
André Gide disait que l'homme était incapable de faire des choix et qu'il agit toujours en cédant à la tentation la plus forte. Et comment ne pas comprendre qu'en période de crise, les français cèdent à la tentation de l'alternance.
Le changement ! c'est un argument politique de taille ! mais il faut en avoir les moyens ! Les écarts sont tels entre les familles politiques, entre elles et à l'intérieur d'elles mêmes qu'il faudra en cas de victoire, savoir composer...(les communistes se souviendront des décisions de Mitterand)
Ce qui est curieux, c'est que les candidats oublient qu'ils devront composer avec des institutions telles que l'assemblée nationale et le sénat, les collectivités territoriales. D'ailleurs, Hollande ne veut rien dire sur son prochain gouvernement, c'est dire si les choix seront difficiles.
Ce qui est inquiétant, c'est que la campagne qui fonctionne est celle qui roule à volets fermés, comme si le monde n'existait pas, comme si notre vie de tous les jours n'était pas affectée par les évènements extérieurs.
En période de crise, l'intérêt collectif s'efface, l'histoire est un éternel recommencement. Dans ces moments, la gauche des promesses et l'extrême de la haine réapparaissent. Plus de vision d'avenir, plus d'ambitions européennes. Plus de social démocratie. Plus d'organisation de l'avenir.
On va renégocier des traités européens, on va sortir de l'OTAN, on va retirer nos troupes d'Afganistan...L'action des hommes qui ont passé des heures à composer avec le monde pour que la France reste un interlocuteur de choix va être remise en question.
Il est indéniable que notre actuel président n'a pas rassemblé les français, et l'UMP ne l'a pas aidé. L'entourage de Nicolas Sarkozy n'est pas à son image, soit trop radical pour arriver plus vite au sommet, soit traitre pour sauver son pré-carré. Mais on ne pas nier la qualité du travail de son 1er ministre et de son gouvernement. (cf côte de popularité de F. Fillon). Voter Hollande par rejet de Sarkozy, c'est mettre du désordre en espérant de l'ordre.
Il faut plus que les seuls intérêts économiques pour faire évoluer un peuple. La France a toutes les cartes en main pour montrer aux autres pays qu'elle est liberté, égalité, fraternité. Une démographie qui a le vent en poupe, une égalité de droit, une diversité qui est une chance.
Le seul candidat qui le dit haut et fort, c'est Francois Bayrou. Dommage qu'il ait l'air si déprimé. Est-ce parce que la tâche est rude ?
